Nouvelle-Zélande - Première partie

Publié le par Captain Ben

L’hôtesse annonce au micro que nous allons arriver dans une heure, durant laquelle mon voisin et moi on se met à discuter. Nicolas, Argentin et c’est la première fois qu’il quitte son pays et ses montagnes, il appréhende un peu parce qu’il ne parle pas très bien anglais. On fait la queue à la douane ensemble après avoir récupérés nos sacs, et sur le petit papier de déclaration, je coche oui pour le matériel de camping, une lame de plus de 30cm, les épices, les herbes et la bouteille d’eau, car tout vient du Venezuela sauf la flotte, Chilienne. Comme en plus je suis bien bronzé, la barbe et une chemise péruvienne on me met sur la gauche avec tous les bronzés et tous ceux qui ont des têtes de serial killer, c’est donc cela ce sentiment d’être rangé à part ? Nicolas est parti et je me dis bêtement que ce sera vite fait, mais non. On me demande mes papiers, mon billet de sortie, l’adresse de où je vais dormir ce soir, mon numéro de téléphone, si je connais du monde, heureusement la deuxième douanière à qui j’ai affaire connait Couch Surfing et arrêtes de m’abrutir de questions auxquelles je ne peux avoir la réponse.

Enfin c’est mon tour, sur mon papier est écrit un 4 en rouge et en gros, alors que tout autour de moi les gars ont des 3 moins gros et vert, ou lala je suis un cas de force majeur. J’avance en suivant le douanier grand et costaud jusqu’à une table où une dame « souriante » me demande mon papier. Soupir de sa part. Oula je sens que je vais passer un bon moment…et en effet je vide tout mon sac, car elle veut tout voir, mon duvet, la tente, le hamac, la moustiquaire pleine de tâches rouge des moustiques éclatés, mes chaussures, la machette, le curry, la citronnelle, ma gamelle, ma tasse… Elle me prend tout le matos de camping pour que ça passe en salle de stérilisation, « Monsieur levez les pieds que je vois les semelles ? Mmmm, y’a de la terre, enlevez-les s’il vous plait »

Et voilà, je suis en chaussettes trouées, mon sac est ouvert de partout et le reste de mes affaire dégueule de partout, j’arrive dans le hall de l’aéroport en poussant des pieds un pantalon et mon sweat parce que pas envie de m’arrêter en plein milieu. En face de moi un grand panneau avec des gens souriant « Welcome in New-Zealand », ouais trop cool l’arrivée…

J’attends des plombes en regardant les gens se sauter autour du cou en riant et en agitant les bras quand enfin la nana derrière moi ouvre une trappe et cri mon numéro, elle me rend mes affaires en boule, décidemment j’ai de la chance. Je refais le sac et me rend au bureau de change troquer mes pesos chilien contre des dollars néo-zélandais, et ça fait bizarre de voir des billets tout petit avec autant de valeur après tous ces mois avec des billets plein de zéros. Ma carte bleue ne veut pas marcher, j’ai donc 22$, et la navette pour aller au centre-ville (20min) m’en coûte déjà 16.

C’est dimanche et tout est fermé, zéro réponse positive de couch surfing, le temps est gris et les rues sont vides à 7h du matin dans les rues du centre-ville ultra bétonné parmi les hauts immeubles.

Quelques visites d’auberges de jeunesse qui sont toutes pleines, avant de devoir me résigner à aller dans l’une d’elle beaucoup plus chère, où un mec me dépose en bagnole après m’avoir vu galérer avec mon sac et ma carte de la ville.

J’atterris à « The Station » après avoir marché trois heures en sillonnant tout le centre en quête d’un truc moins cher, fait des courses et m’être assis adossé à un mur gris dans la rue pour manger un morceau tranquille en guise de petit dèj, pain, Philadelphia saupoudré de curry et oignon cru, ma spécialité de flémingite aigüe.

Je pose mon sac dans la chambre dortoir 6 lits avec fenêtres fermées qui sent bon les chaussettes et les aisselles, depuis un des lits un grognement digne d’un ours en plein hibernation, euh s’il vous plait, y’a un coin où je pourrai mettre mon hamac et respirer de l’air frais ? C’est pas grave, j’ai des boules quiès et le tout c’est de m’endormir avant le ronfleur.

Carte en main, sandales aux pieds et casse-croûte dans le sac direction la mer, envie de voir les vagues et de sentir les embruns. J’arrive au poste de gendarmerie maritime, et leurs bateaux sont protégés par une longue digue au bout de laquelle je me pose adossé à un rocher, respirer l’air de la mer qui sent la moule et le sel et écouter les mouettes, l’endroit est parfait.

Le temps se gâte à la moitié de mon sandwich et la pluie tombe, je remballe le tout et vais sous un arbre, pour finir sous l’avancée du toit de la gendarmerie, et quand ça s’arrête l’envie d’aller voir ce joli petit cimetière sous les arbres au milieu de l’herbe verte et dense me prend. Depuis les tombes la vue est géniale sur la baie et le petit parc d’en face où, d’après la carte il y a une roseraie. Ayant envie d’air frais après les aéroports et l’avion, même moi qui pourtant ne sort pas le nez dès qu’il pleut, j’ai envie de marcher. Ca grimpe sec et les arbres sont super beaux, deux personnes sont sur un banc à boire des bières, je passe devant en souriant, ils me demandent si je veux pas en boire une avec eux.

Ah ben ma foi avec plaisir, il fait un temps de merde mais j’avoue avoir un peu soif. Je rencontre ainsi Darius, rappeur, et Danielle, qui se marre dès qu’il ouvre la bouche. Comme on discute bien je les aide à finir leurs bières puis je leur propose d’aller en acheter quelques-unes pour continuer. Ils sont d’accords et m’embarquent dans la caisse de Darius, toute pourrie de dehors mais impeccablement aspiré à l’intérieur. J’achète un pack, et comme ils sont ravis d’êtres les premiers Kiwis que je rencontre, ils m’emmènent au sommet d’une colline d’où quand il fait beau la vue est magnifique.

Comme il pleuviote on voit rien mais c’est pas grave, et ensuite ils me conduisent sur une autre colline finir les bières, avant de me reconduire à l’hôtel, où j’arrive bourré, manger une carotte avant de m’écrouler au plumard.

Lundi 29 Février – Joyeux anniversaire Superman !

Bon, aujourd’hui je retrouve la journée type qu’en France je cherchais à éviter à tout prix, la journée je cours comme un débile dans tous les sens pour des infos et de la paperasse. Pour cela j’ai un plan d’attaque :

-Mission n°1 aller au bureau de Frogz, les français qui vivent ici

-Mission n°2 récupérer une carte sim pour le téléphone

-Mission n°3 prendre rendez-vous chez un radiologue pour mon PVT, car venant d’une zone à risque de tuberculose et de fièvre jaune, ou je ne sais plus quoi, pendant plus de trois mois je suis obligé de faire une radio des poumons. C’est con, mais j’ai l’impression d’être un cancéreux.

Frogz ne m’est d’aucune utilité, la blonde, fort charmante d’ailleurs, de l’accueil ne sert à rien par rapport à mes questions, je ressors de là bredouille mis à part deux sites de petites annonces. Pour le téléphone, c’est juste génial !! J’avais galéré en Guyane avec ce @#&**$¤£ de portable de %§£+@#|\{ pour le débloquer finalement pour 25 euros, en prévision d’un pays civilisé où j’en aurai à nouveau besoin.) J’ai donc porté ce charmant petit appareil pendant un an et demi sur mon dos pour rien, puisque la carte sim que je m’achète chez Sparks ne marche pas, sauf que ça je le sais après avoir acheté une recharge Sparks à 10$...grrrrrrGRRRRROUAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!!! Fait chier p03¤@^[ !!! Je retourne voir le vendeur, qui ne peut pas me rembourser…et devant mes yeux en fureurs il ne bouge pas mais il est tout pâle. 15$ de balancé en l’air, et dire que y’a encore un mois je vivais quinze jours avec çà !

Mais je n’y suis plus, et je vais chez un autre opérateur où un vendeur m’explique que si je garde mon portable, la carte sim plus une recharge me coûtera 25 $, alors que si j’achète le premier prix à 19 $ j’ai offert 100min et texto illimités un mois. Bon, ben donne-moi donc ta merde, je vais en avoir besoin pour les médecins et tout.

Milieu d’aprèm, mon stock patience quotidien épuisé grâce à ce téléphone, je chercherai sur le net tout ce dont j’ai besoin. Un mail de Nikolas l’argentin, le pauvre m’a cherché une demi-heure dans l’aéroport, je lui explique comment ça s’est passé de mon côté.

Mardi 1er Mars

J’appel pour la radio à 9h en précisant que c’est très très urgent, et à 11h on me prend. Je me sert de mon nouveau téléphone pour appeler l’ambassade de France pour me renseigner pour le permis international et le PVT, et pour le permis j’ai qu’à faire traduire et agréer par quelqu’un de l’ambassade. L’après je suis décidé à apprendre à me servir de la liseuse, et c’est tout bête, et le soir je rejoints Nikolas à son hôtel pour manger et boire des canons ensemble, ainsi qu’avec des gens de son auberge, et je rentrerai à 4h du mat rond comme une queue de pelle faire le sac, car le lendemain direction l’île de Waiheke pour chercher du boulot dans les vignes, apparemment c’est possible de trouver du black. A cette heure me voilà sur le quai, car on m’a dit que sur le premier ferry de la journée on pouvait avoir une réduction, sauf que j’arrive trop tard.

Le bateau file vite, et il fait froid mais dehors c’est bien et l’air vivifiant me réveil. En milieu de parcours je sors mon vieux portable, et dire que j’e suis fait chier à porter ce truc pour rien, je l’empoigne bien, ancre mes pieds sur le pont et ZIOUF !!! He he he, et un portable à la mer, un ! Tchao portable à la con, m’fera moins chier au fond d’l’eau avec les poissons, et après un profond soupir, je me sens super bien, cet accès de colère m’a soulagé et je suis très content de l’avoir balancé par-dessus bord. A l’arrivée on me conseil de prendre un ticket de bus pour la journée, qui se révèlera quasi inutile puisque le bus ne reste que dans le mini bled, alors que je pensais qu’il faisait le tour de l’île. Carte en main et c’est parti, comme d’hab je rate l’arrêt de bus et descend au terminus, sur une grande plage où il n’y a pas grand monde.

Nouvelle-Zélande - Première partie

Me recherches de boulots seront toutes infructueuse parce que c’est beaucoup trop tôt pour les vignes. Je ferai le tour de cette petite île qui est magnifique, à pied et en stop, en prenant mon temps pour regarder la vue luxuriante.

Nouvelle-Zélande - Première partie
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Comme marcher m’aide à réfléchir, il va me falloir regarder où il y a du boulot en ce moment et aller dans ce coin-là. Un tour sur internet en attendant mon ferry retour, et je tombe sur une annonce de ménage dans une auberge avec aide pour chercher un emploi, j’appelle direct et la nana est super sympa, m’explique que la place est toujours disponible mais qu’il faut venir en personne. Très bien, et c’est où ? Napier. Parfait, au retour sur Auckland je fonce acheter un ticket de bus pour m’y rendre dès le lendemain, parce qu’Auckland c’est horrible et beaucoup trop cher pour tuer le temps. Aucune envie de retourner dans une auberge, j’appelle Danielle car elle m’avait dit qu’elle pouvait peut-être m’héberger, mais ce n’est pas possible. Direction le parc Parnell où il y a une partie très dense genre forêt, et j’y dors sous la tente bien caché par un groupe de buisson. C’est la meilleure nuit que je passe dans ce nouveau pays, tranquille et au chaud, et le lendemain matin après avoir replié le paquetage direction le bus, qui ici part à l’heure pétante, les gens font la queue tranquillement sans s’engueuler, pas de baston pour mettre son sac en premier, mais c’est presque trop facile. Le chauffeur est indien, j’adore son accent, et il annonce au micro tout ce qui se passe pendant le trajet, la température et tout, j’adore. 7h de bus pour enfin pouvoir regarder le paysage par la fenêtre propre, ça fait du bien de bouger de la grosse ville, parce que même si Auckland c’est gros comme Grenoble en population, c’est plus étendu et donne l’impression d’être à Paris. La vue défile et c’est joli, tout vert avec des vaches et les fameux moutons en nombre impressionnant. On passe des collines, des plaines et des gorges sombres, la première impression est bonne et j’ai hâte d’explorer un peu tout ça.

Pour ne pas changer une équipe qui gagne, je rate mon terminus, en le réalisant quand sous mes yeux passe le panneau NAPIER barré en gros, bon ben au prochain bled je descends, et par chance y’en a un, Clive, 10km plus loin. Le chauffeur s’excuse quand je lui dit que j’ai raté l’arrêt, et j’ai beau lui dire que j’ai l’habitude, il reste inquiet, il doit croire que je suis attendu, ce qui n’est pas le cas. Envie d’aller camper en bord de mer, et j’ai vu par la fenêtre quelques vans sous des arbres, je peux surement y planter la guitoune. Non, c’est un endroit que pour les vans et les flics viennent vérifier toutes les nuits, par contre le couple de sexagénaire qui me le dit, m’indique d’un air vague en souriant la piste en gravier qui va sur l’océan, en me disant que là-bas, si je monte et démonte ma tente de nuit, je ne devrai pas avoir de problèmes. Parfait, encore un peu de marche et quand la piste fait un coude, je me pose au milieu du fenouil odorant et fleuri, une brise tiède souffle du large et l’air est un mélange de fenouil, d’air salin et d’herbe fraiche. Une petite tombe se trouve là, elle est bien au bord de la rivière et le grondement des vagues en fond sonore. Quand la nuit tombe enfin, je monte la tente et installe mon lit, avant de ressortir me couche dans l’herbe pour manger un sandwich en regardant le ciel qui est incroyablement limpide. Allongé avec un sourire béat sur le visage, je reste un moment à regarder les étoiles jusqu’à en voir une filante, et quand les premiers bâillements arrivent direction le plumard.

Une tente, un duvet et un matelas en mousse, je l’aime ma maisonnette portable.

La nuit est géniale, encore mieux que la veille, et lorsque l’aube chasse la nuit, hop hop hop les affaires dans le sac, parce que si je me fait choper par les flics en camping « illégal », c’est 200$ d’amende, les salauds. Le pouce tendu 5min et un mec me ramasse, grave sympa, pour Napier.

Napier…j’y resterai un mois, à faire du wwoofing dans l’auberge, je fais 2h30 de ménage tous les matins en échange de la nuit, offre généreuse, car je partage un dortoir avec 8 autres mecs, qui bossent tous, et moi qui me plaignaient de l’odeur de celui d’Auckland, ici c’est pire.

La nana de l’accueil, Tanaka, m’aide à trouver un petit boulot au black chez une dame, il faut ranger on bois, et comme elle est contente, cette même dame qui a une entreprise de ménage me propose de bosser pour elle de temps en temps, à 15$ de l’heure au black, parfait. C’est le salaire minimum, c’est comme 10E de l’heure. Cette dame, Sonia m’appellera une dizaine de fois et me sauvera la vie pendant cette période d’attente du PVT. Sur Napier je m’occupe de la banque et de toute la paperasse qu’il me reste à faire, un certificat médical à 220$ et une prise de sang à 150$, et devant ma mine ébahie la secrétaire me dit qu’en Australie c’est encore plus cher, alors je lui dis qu’en France c’est vachement moins cher. A cause du visa en attente je ne peux pas trop bouger, au cas où l’immigration m’appellerai pour je ne sais quoi, et j’ai eu énormément de plaisirs à passer des heures au téléphone avec les diverses administrations locale, qui sont aussi productives qu’en France et dans les même délai de retard, sauf que là il y a l’accent et la langue en bonus. Alors oui, j’ai péter quelques câble au téléphone en les envoyant chier, ce qui ne sert à rien mais qui défoule et fait du bien. Mon auberge est pleine de français, du coup c’est bof pour me remettre dans le bain. Par chance l’hôtel est à 100m de la plage de cailloux noir, et l’océan y gronde beaucoup ici, mais c’est un véritable plaisir de s’y promener le soir et de regarder les étoiles et la lune allongé sur les cailloux encore tiède.

Trois semaines à glandouiller et à devenir fou avec l’immigration, à boire de bières et fumer le soir, faire du vélo avec le petit vélo de l’hôtel, et à perfectionner mes techniques d’aspirateur et de dépoussiérage avec Sonia, Donna et Mary, les trois cinquantenaire avec qui on discute huile de coude, destop et éponges durant la pause « cup of tea » du matin, avec cookies et petit biscuits, super gentilles ces trois femmes. Enfin mon Visa arrive, du coup je peux commencer mo premier boulot, ramasser les kiwis ! Et dans la foulée je m’achète un van, envie de vivre dans ma bagnole tranquille loin du bruit et des odeurs de l’auberge, où j’estime avoir passé assez de temps à récurer la merde des autres qui n’ont pour la plupart absolument aucun respect. Avant de l’acheter, mission Wellington pour le permis, Pékin express. Départ de Napier avec dans un petit sac la tente et mon duvet, du pain, du fromage, une carotte et deux oignons et une bouteille d’eau, ainsi que mon passeport. 4 voitures pour faire 300km, et à l'arrivé, comme mon dernier chauffeur prend le ferry, j’en profite pour aller camper dans la partie envahie par les lapins entre les ferry et la rocade, c’est pas super et bruyant, mais au moins c’est gratuit et ici y’a aucun risque qu’on me trouve. Pour ma traduction du permis on ne me fait pas payer ce qui est cool, et je file vire fait avant qu’ils s’en aperçoivent. Le retour sur Napier est encore pire, 7 voitures, je vais de bled en bled, au moins je visite un peu la campagne, et puis chaque bagnole à l’air ravie de m’embarquer, car on me souhaite la bienvenue à chaque fois. La dernière à m’embarquer c’est une hippie de 67ans qui est fatiguée de conduire et qui me demande si j’ai mon permis et si ça me dérange de conduire sur Napier. Je lui dis que je n’ai pas conduit depuis deux ans mais que je veux bien prendre le volant, du coup elle préfère le garder. Mais c’est marrant, c’est la première fois qu’on me propose de conduire, vachement sympa de sa part.

Ramasser les kiwis c’est trop cool, on est à l’ombre et on peut papoter toute la journée avec des gens de tous les horizons, moi je parlerai la plupart du temps avec Martin qui est Slovaque, Eden qui est Canadienne et qui parle un peu espagnol du coup on bavardaient un peu en espagnol histoire de ne pas perdre la main, et encore plein d’autres tous super cool, y’a juste les asiatiques qui restent dans leur coin, surtout les nanas, comme si on allaient les manger. On ramasse les kiwis 8/h par jours, et à rythme moyen c’était 20 paniers de l’heure, contenant 150kiwis.

150x2Ox8=24000 kiwis par jour, par personne, et on est 15 par équipe pour 10 équipe sur le terrain=3 600 000kiwis par jour.

Voilà le genre de calcul débile qu’on faisait pour s’occuper, sans parler des devinettes, des blagues et des charades, et quand miracle quelqu’un a la chance de tombé sur un kiwi bien mûr, on a le droit de le manger.

10 jours de cueillette, les premiers jours je dors encore à l’auberge faute de van, mais sitôt acheté tchao tout le monde, et direction le « free parking » où tous les gens qui dorment en van sont, ambiance sympa.

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Je mets fin à ce boulot parce que la frangine et son mec vont débarquer dans deux jours à Auckland, et ces deux jours de route en solo sont géniaux, à passer par des toutes petites routes de montagne et de campagne sous les arbres qui font une voûte, pour finalement arriver sur Auckland et galérer à trouver un endroit bien caché pour passer la nuit, et par chance dans la zone industrielle de l’aéroport il y a un terrain vague au fond duquel je me gare sous un arbre dans l’ombre, un film, quelques pages du bouquins et dodo.

A l’aéroport je rate leur sortie lors de mon passage toilette express, et alors que je suis posé sur un des sièges en plastique inconfortable de tout bon aéroport qui se respecte, une voix me sort de mon bouquin, ma sœur. Ils ont fait bon voyage et tout et tout, avec le bonus décalage horaire +12h dans les dents qui fait plaisir. On charge les sacs après un petit dèj sur le parking direction la péninsule de Coromandel qui n’est pas loin et où on restera la première journée ainsi que celle du lendemain afin qu’ils se recalent sur les horaires locales. La petite ville de Thames est toute mignonne, en bord de mer, le temps est gris et il tombe un fin crachin sur une mer d’aspect métallique, bienvenue dans le Finisterre…D’après le guide et les infos glanées à droite et à gauche, c’est un joli coin, et puis il y a une caverne en bord de plage qui vaut vraiment le détour. Par contre, dormir à trois dans le van, même avec les coussins que j’ai récupérés pour agrandir au maximum l’espace couchage, c’est difficile et très peu confortable, et c’est Maëlle qui écope de la pire des places, au milieu, sauf que c’est elle qui dort le mieux parce qu’avec Greg on se colle aux portières du coup elle dort comme une reine !

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Notre première visite est « Cathedral Cove », en roulant sur une route pittoresque du littoral avec l’eau à 3m sur la gauche et le raide talus à l’ombre des pins sur la droite, vitesse moyenne 30 à l’heure, et le matin du départ il fait presque beau. Un petit sentier nous mène à la Caverne sur la plage, et c’est super beau, la couleur de la roche et tous ces arbres qui coiffent le haut de la falaise, le ressac tranquille des vagues et les mouettes qui piaillent, l’air est doux est sent bon les embruns, et par chance il n’y a pas trop de monde, et nous arrivons même à prendre quelques clichés sans avoir personne dans le champ de vue, ou bien les oreilles de Captain les cache avec brio. C’est un bel endroit pour camper sur la plage, dommage que ce soit interdit et surveillé.

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Le soir on dors dans un free camp, qui se résume à un petit champ où les vans et les bagnoles sont garés collés les uns aux autres, nous on voit une belle place dans le coin, et une fois le moteur coupé et la table et les chaises installées pour l’apéro qu’on se rend compte pourquoi c’était vide, c’est l’accès aux toilettes sèches qui embaume dans un rayon suffisant pour atteindre notre emplacement, tant pis. Nous décidons de traverser en diagonal l’île du Nord, de Tauranga en direction du Mont Taranaki. Nous traversons Tauranga sans nous arrêter, et alors qu’on cherche une cascade pour le repas du midi nous tombons sur une aire de Pique-Nique forestière, et par chance on peut y dormir en van et en tente. Plusieurs sentiers rayonnent depuis le bloc sanitaire ouvert et en parfait état de marche, on fait la petite boucle de 3km qui passe sous les arbres et les sapins aux pieds desquels foisonnent les amanites tue mouche, et en prime, lorsque nous passons sous la route par le tunnel, il y a des vers luisant plein le plafond. Les vers luisant de NZ sont bleu avec un soupçon émeraude pour certain, et dans un lieu aussi sombre que ce tunnel on a l’impression de regarder les étoiles et de pouvoir les toucher rien qu’en tendant le bras. Résonne des plic ploc de gouttes sur le sol humide et ruisselant dans des senteurs de mousses et de terre fraiche. Nous restons un peu à regarder les vers, puis nous terminons notre balade. Ce soir, je l’ai acheté en prévision de cet hiver et de mes futures randonnées, je dors sous la tente avec mon nouveau duvet de la marque locale Kathmandu, un duvet doudoune qui annonce température confort 3°, et je dormirai comme un loir, au chaud et roulé en boule à pouvoir péter tout mon saoul et à remuer sans déranger personne.

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Petit footing sur la boucle de la veille, et en revenant je les vois assis au soleil. On bouge le van et pendant qu’on prend le petit dèj la tente sèche. Au programme, les bains thermaux de Rotorua ce matin, et on verra pour l’aprèm. Par chance l’aquatique center est bien indiqué, et pour 6$ chacun on a accès toute la journée au trois spa extérieurs, qui sont trois bassins à température différente. Celui du haut à 38°, puis 37° et enfin le plus frais à 36°, et vous me croirez ou pas, mais après une heure à glander dans le plus chaud à en avoir les orteils et les oreilles qui brûlent, passer dans le bassin à 36° donne une impression de tiédeur désagréable. A côté il y a une piscine 25m, et histoire de se donner une bonne excuse pour retourner dans l’eau chaude, on va tous faire quelques longueurs dans de l’eau glaciale à 25°, et nous sommes tous plus que ravi de sauter dans l’eau très chaude après un petit sprint sur la pelouse où une brise traitresse nous trouve.

Et puis bon, au bout d’un moment on s’emmerde un peu, du coup on bouge. En direction de Taupo, on nous a parlé d’un joli petit coin appelé « Kerosene Creek », qui est une rivière naturelle chaude. Tout le monde est attentif au petit panneau bleu quand tout à coup on le voit, hehehe, on emprunte dès lors la route de gravier qui nous mène à un parking à quelques kilomètres. On prend les appareils photos, jusqu’à ce qu’on atteigne la dite rivière, qui étrangement s’écoule en fumant parmi les fougères luxuriante. Un orteil moqueur pour tâter la bête…oh putain !!! Avec Maëlle on se regarde et on éclate de rire, retour à la bagnole d’un pas hâtif pour embarquer à manger, Captain, les serviettes et surtout renfiler les maillots de bain encore humide et retourner tremper la couenne. Ah, la meilleure piscine naturelle, celle avec une mini cascade massage de 2m est pleine de gens, mais on se trouve quand même un coin sous les pins au calme sans personne, avec quelques branches qui forment un barrage. L’eau est aussi chaude que le spa à 38°, voir même un poil plus, en tout cas une heure après avoir quittés les spa, nous voilà à nouveau en train de faire trempette les fesses au chaud et on est tous ravi d’être là. Le décor est cent fois mieux ici, sous les pins et les fougères arborescentes qui étalent leurs grandes feuilles au-dessus de l’eau d’où s’échappe en volute de la fumée dans laquelle les rayons du soleil jouent, chacun respire profondément, tout à son aise, et les oiseaux chantent à qui mieux mieux. Miam miam au soleil, et puis pour digérer un petit bain !! Si des truites vivaient dans cette rivière, je suis sûre qu’elles seraient déjà cuite et qui manquerait que du citron. Et quand le soleil s’en va derrière le haut de la colline, il est temps de se remettre en route pour le free camp de Taupo, où j’ai déjà passé une nuit.

Nouvelle-Zélande - Première partie
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Comme d’hab, apéro le temps que le repas glougloute tranquille sur les réchauds, puis digesplif en papotant, et au dodo sous la tente pour moi, comme ça chacun dors correctement.

Samedi 16 Avril, youhou j’ai 27 ans !! Pour mon honneur, on fonce acheter un gâteau et une bouteille de champagne local, et on se dégomme le tout sur un banc face à l’immense lac de Taupo, avant de se rendre sur un lieu touristique pour voir des geysers et de la boue en fusion. Le coin est joli et ça sent bon le souffre qui débouche à merveilles les narines, les couleurs sont cool et c’est vrai que ce genre de couleur ne se voit que dans ce genre d’environnement. Pas de geyser malheureusement, mais des glouglous qui font gicler un peu d’eau bouillante en faisant gronder la terre. Les vasques de boue en ébullition pétaradent, et c’était une des façons traditionnelle des Maoris pour la cuisson des aliments. C’est difficile de filmer en silence, car il y a toujours quelqu’un de bavard dans les alentours.

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Le coup de cœur de cet attrape touriste, c’est une immense caverne dans laquelle règne un silence absolu seulement interrompu de temps à autre par un oiseau qui chip en sautillant d’une brindille à une autre. Par chance nous somme dans les derniers, et le troupeau s’est déjà éloigné, d’où la sérénité du lieu. Personne ne parle, et chacun apprécie le silence à sa manière. Le soir on se trouve un free camp de folie en bord d’une rivière tellement large et calme qu’on la prendrait pour un lac, apéro et ce soir bon repas, spaghettis au pesto ail des ours d’un pote en France (bravo à toi mon Francky), avec pinard et au dessert de la chartreuse et un joint bien tassé qu’un local m’a filé la semaine passée. Une herbe forte, parce que la nuit venue au moment de se brosser les dents, nous découvrons avec émerveillement une colonie de champignons marron et de belle taille devant le van et juste sous les roues. On se concerte et on observe en riant, tout en se demandant si ils ont pu pousser autant en si peu de temps, parce que y’en a un ou deux qui sont courbé à cause du pneu qui est juste au-dessus. Je rigole encore tout seul un bon moment dans le duvet avant de sombrer dans un bon et profond sommeil, et le lendemain matin en allant aux toilettes je regarde la pelouse avec attention, et il n’y a des champignons qu’en un seul autre endroit, quant à ceux de notre emplacement ils n’ont pas grandi pendant la nuit, du coup au petit dèj on se re concerte pour tomber d’accord sur le fait qu’ils devaient déjà être là et que cela tient du miracle que les roues du van se soit arrêtées juste au-dessus.

La visite du jour, ce sont les « Waitomo Caves », résidence par excellence des fameux « glowing worms » (vers luisants), à 72$ l’entrée chacun, pour un menu arnaque comprenant la grotte avec les vers luisants, ainsi qu’une petite visite guidée dans une autre grotte voisine. Bon, tout le monde en parle, ça doit être bien. Nous pénétrons avec notre troupeau en suivant notre guide Maori qui parle doucement en articulant, le mec habitué de bon matin a appuyé sur le bouton ON de sa machine à répétition pour touristes, en passant sous une petite porte en bois. Il nous explique les formations rocheuses et la vie des vers, et je traduis pour Maëlle qui, je le vois à son regard fixe et humide, ne capte rien du tout, et en est frustrée. Nous passons dans une autre salle sombre, avec quelques lumières bleue au sol, pour que nos yeux s’habituent à la pénombre. Déjà au-dessus de nos têtes il y a les vers luisant, petit point bleu perdu dans le plafond de pierre, et tout le monde a le nez en l’air et la bouche ouverte à lâcher des « ouaah », « ooh » « oouuhh » etc…Un bateau arrive, et nous embarquons avec l’interdiction de bouger, de parler et de prendre des photos car, d’après notre guide, quand les vers voient un flash ils s’éteignent, quant aux voix il arrive à certain de se décrocher et de tomber, des kamikazes quoi. On prend note, j’aime bien leur petit mensonge pour maintenir le silence complet sans lequel la contemplation ne serait pas possible. Une dame nous tracte en silence le long de cordes tendues d’une paroi à l’autre, et à peine l’embarcation en mouvement que l’enchantement commence. Tout est calme et il y règne une incroyable sérénité, avec les plic ploc des gouttes qui tombent sur l’onde noire et tranquille du sous-terrain. Au-dessus de nous les vers sont tellement nombreux qu’on dirait la voie lactée l’hiver par temps parfaitement dégagée en montagne. Ils brillent tous et il fait tellement sombre qu’on peut voir les différentes couleurs qu’ils arborent, certains bleu indigo, d’autres cobalt et d’autres d’un parfait mélange bleu vert, des petits et des plus gros, des rapprochés et des éloignés dans une immobilité qui n’a d’égale que la surface sur laquelle ils sont agrippés. Avec le relief de la voûte qui nous surplombe apparaissent des cavités où les vers sont tellement nombreux qu’ils créaient un semblant de halo, tandis que d’autre disparaissent derrière un rideau noir et invisible. Dans ma tête c’est un voyage dans les confins de l’imaginaire, j’aimerai rester des heures et des heures allongé à regarder ces petits vers en laissant naître les histoires dans ma tête jusqu’à ce qu’une bonne idée y germe me décidant à l’écrire, mais malheureusement on nous sort rapidement. Tous les visages sont enchantés, les nôtre comme ceux des autres touristes. Greg aussi s’est imaginé des trucs, comme quoi les vers parlent toutes les langues à force d’écouter les touristes. J’aime bien, idée à garder dans un coin du journal de bord.

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Nous enchaînons ensuite avec la visite guidée de notre grotte, avec la guide, une excitée du bocal de 19ans, la nana hyper motivée, hyper souriante et super trop méga contente genre chef scout Lapin Joyeux « Ouais les vamis f’est fuper on va touf être des copain aujourd’hui !! Youpi f’est vénial, on va bien f’amuver, youhou !! », pendant une heure et demi dans les couloirs d’une grotte sympathique avec quelques jolis drapés de calcite et des stalactites.

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Le soir on va au free camp d’à côté qui a de bon commentaire, grand espace en bord de rivière, on gare le van sous un arbre, et la rivière me donne envie de pêcher, car ma chère et tendre petite sœur m’a ramené ma canne à pêche de Grenoble. Il commence à pleuvoir une bruine pas méchante, short de bain et pull à capuche, basket aux pieds, sac à dos avec le merdier pêche habituel et en route. J’y crois à fond, et 5min après avoir quitté le van j’en ferre une petite de 20, une jolie fario pleine de vie que je remets à l’eau, hehehe ça va chier !! La rivière est magnifique, placide entourée de beaux arbres qui plongent mollement leurs longues branches, pas mal d’arbres tombé aussi, ce qui offre généralement une bonne planque pour les poissons convoités. Quand je pars pêcher, plus rien n’a d’importance que de bien jeter la cuillère dans le remous du premier coup pour sortir la belle qui s’y cache, le temps n’existe plus, rien que remonter l’onde froide qui en 15min a totalement gelée mes orteils qui ne peuvent plus remuer d’1mm dans les baskets. J’en sors une première, une belle de trente bons centimètres, ah bah voilà !! Au moins je ne rentrerai pas bredouille. Plusieurs petites mordent et ne doivent leur salut qu’à leur petite taille. Une deuxième belle se voit tirée hors de l’eau, et puis quitte à bien pêcher, autant en profiter et ne rentrer qu’avec une truite par personne.

Je rentre au van en souriant à m’en claquer les zigomatiks, mais parvient juste avant de rejoindre les deux loulous à devenir sérieux, et devant leurs mines moqueuses et le ton taquin de ma sœur : « Alors t’as bien pêché sous la pluie ? » je leur sort les trois belles truites arc-en-ciel, toute de plus de 30cm en leur demandant s’ils ont faims et là j’ai droit à « Oh putain » qui me plait déjà plus. Ce soir c’est grand repas, riz et une truite chacun avec oignons déglacé au vin rouge, c’est Greg qui cuisine pendant que la sœur et moi on picole gentiment, et demain matin elle est décidée à m’accompagner.

Le matin arrive, et Maëlle est gonflée à bloc, après un petit dèj on s’équipe et Greg décide de nous attendre, ce qui est très bien, car depuis qu’ils sont là je n’ai pas encore eu de moment qu’avec la frangine, sachant que c’est elle que j’ai envie de voir, mais bref. Au bout de 2min, j’ai déjà droit à un « elle gelée la flotte », tu m’étonne, la cocotte qui enfile un pull doublée moumoutte les soirs de juillet à Grenoble lorsque la température chute sous la barre des 30°, c’est clair que là en mini short avec de l’eau à 12° jusqu’aux mollets, ça va lui faire la bite. Je lui explique comment faire et où viser et lui laisse la canne dans les grandes étendues d’eau calme où il y peu de branches traitresses et surtout peu de fond au cas où la cuillère se prendrait dans des algues ou les pierres. Sans entrainement c’est un peu difficile, surtout que d’habitude elle pêche en lac où la précision n’a rien à voir, et ma chère et tendre frangine lance dans les branches, accroche les pierres, c’est ça la pêche en rivière. J’en attrape moi aussi, surtout les pierres quand la cuillère se fait embarquer dans un mini rapide qui rétréci en entonnoir et chplaf, coincée la machine.

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On partira trois heures en terminant dans un endroit calme au soleil, où on en profite pour sécher et faire sécher nos affaires, et on reviendra avec trois belles truites, deux arc-en-ciel et une belle fario qui sera ma fierté du jour, jolie bataille pour la garder au bout de l’hameçon et la ramener.

Autre repas de rois, avant de reprendre la route pour Taupo et un free camp, car demain on va faire la fameuse ballade « Tongariro Alpine Crossing » pour laquelle on a réservé la navette et vérifié la météo pour qu’on est du beau temps. Au free camp le vent souffle et ça caille grave, au menu un monument de la gastronomie étudiante en camping, spaghettis sans sel au ketchup, une ‘tite bière pour faire descendre tout ça plus facilement, frotte frotte les chicots en grelotant et tous au plumard, dans le van et sous les duvets.

Mardi 19 Avril

Une nuit bof, j’suis quand même mieux sous la tente où il y a plus d’espace. Nous ne verrons rien du free camp, arrivés de nuit et au départ de nuit, pour prendre la navette de 6h du matin à l’office de tourisme du bled du coin. Le trajet est long, parce qu’on ramasse des gens tout le long de la route, et au départ nous sommes lâchés en troupeau. Le soleil n’étant pas encore sorti il fait froid, mais le temps est parfait et il n’y a pas un seul nuage. Le début de la rando est presque plat et permet à tout le monde de se réchauffer, excepté Maëlle, qui garde trois sweat doublés moumoutte et ses deux pantalons, car d’après elle, « quand on s’arrête y’a une ‘tite brise ». Très vite on arrive vers la base du volcan, et maintenant c’est moitié chemin moitié escaliers, et Maëlle parvient à avoir suffisamment chaud pour daigner ôter une de ses couches, alors que tout le monde est déjà en t-shirt, le front rouge et luisant. Le soleil s’est levé, à en juger par l’ombre de la montagne qui s’étire sur l’horizon en-dessous de nous, et le col se profile doucement.

Nous voilà à la première option de la rando, gravie le volcan ou non, 800m de long, pour 700m de dénivelé, en plein cagnard, pas de chemin, la montée c’est tout droit dans le sable, les éboulis et des rochers, pas un poil d’ombre, du vent et les jambes à l’épreuve. 2h pour grimper là-haut, Greg et Maëlle sont un peu derrière, chacun son rythme, c’est elle qui porte l’eau et comme un con j’aurai dû en prendre moi aussi, mais le point positif de cette montée suante, c’est que parmi les rochers, dans un petit coin d’ombre salvatrice, je trouve un paquet de chips goût poulet rôti, je tâte le paquet et à l’intérieur ça fait crak crak, ma foi c’est bon signe, on les mangera au sommet. En haut le panorama est juste magique, une vue de ouf sur 360°, et depuis les 2287m du volcan, on a l’impression de se trouver à 7000m, car tout autour de ce petit groupe de volcan encore actif mais à faible activité magmatique, c’est plat et à 200m d’altitude, du coup on se croirai les rois du monde.

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En tout cas à l’arrivée Maëlle est en t-shirt, signe qu’il a fait assez chaud, même si elle s’empresse de renfiler les couches avec le vent froid qui souffle tout en haut. Les chips sont les meilleures qu’aucun de nous n’ai jamais mangés, surtout en contemplant une vue aussi belle, tout est dégagé et les couleurs, même dans les tons bruns, gris et rouge sont superbe. Un petit tour du cratère, depuis lequel on peut voir le Mont Taranaki à 300km de là ! Faut dire que c’est un autre volcan de 2500m, et c’est super de le voir tout là-bas.

Pour la descente, les talons en avant dans les éboulis de petites pierres et de sable, on arrive en bas en 20min, puis nous traversons le plateau où les scènes du Mordor, dans le Seigneur des Anneaux ont étés tournées, car il y une sorte de brume naturelle qui sort du sol presque en permanence donnant au lieu un côté mystique. En tout cas comme la météo est parfaite, on croise un incroyable paquet de randonneurs, et pleins de français aussi. Pour le pique-nique on arrive à « Emerald Lake », tout vert à cause de sa haute teneur en soufre, odeur qui d’ailleurs embaume l’air. Juste dessous se trouve un autre petit lac d’une couleur bleu que je n’avais encore jamais vu, et par chance il y a un bon coin sur les pierres au soleil à côté de l’eau.

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Le reste de la rando est sympa tant que nous sommes sur les volcans, d’où nous avons une vue plongeante sur tout ce qui nous entoure, les rivières qui serpentent, les nombreux lacs qui scintillent au loin, les collines que des forêts touffues couvrent sur les flancs, et quelques voiliers qui se distingue grâce à leur petit triangle blanc. Les deux dernières heures sont longues, dans la forêt qui n’en finit jamais, avec mal aux jambes et aux pieds, et par chance, la navette vient nous chercher juste après qu’on se soit étirés. Pendant le trajet retour on consulte le guide, et hehehe, par chance au bled voisin il y a une piscine qui ferme à 21h, mais pas n’importe quelle piscine, une piscine thermale !! Le moral des troupes remonté, nous garons le van devant ce havre de plaisance, et pour 6$ chacun nous avons accès à la piscine chauffée, mais surtout aux douches tiédasses qui font quand même un bien fou, et nous en concluons ceci : après une bonne rando il faudrait toujours une piscine thermale à l’arrivée, ou pas trop loin.

On retourne au même free camp, où cette fois on se fait un vrai repas, et je dormirai sous la tente parce qu’on a tous besoin de pioncer un bon coup.

Après cette merveilleuse nuit, en route pour le Mont Taranaki, 4h de route dans un décor sans cesse changeant, le long des rivières, dans des gorges où la nature y est moitié tempérée moitié tropicale, au travers d’immense plaine remplie de moutons, pour enfin au détour d’une colline le voir, droit devant nous !!

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Le free camp du coin étant fermé on va au camping le moins cher, où par chance on a une cuisine équipée, douches chaude et vue sur l’océan. Les proprios sont super cool, le camping est vide du coup nous sommes aux petits soins, et grâce au four, on peut enfin cuisiner la courge et la butternut en gratin, et comme nous avons pour la première fois l’électricité et des bons fauteuils, c’est notre première vraie soirée car d’habitude à 20h grand max chacun est dans son duvet, pour cause de nuit, de froid et de fatigue. La nuit est douce, bercé par le grondement des vagues sur la grève. On décide d’aller marcher sur cette magnifique montagne, sur un chemin qui monte en s’enroulant autour, nous offrant une vue du malade sur la campagne environnante. Pour le sommet ce sera une prochaine fois, car le sentier par ensuite tout droit à l’assaut des pentes ultra raide, et se transforme vite en escaliers interminable, et puis au final on est très bien là où on est, pour passer le midi et un bout d’aprèm, couché dans l’herbe au soleil, et le soir nous retournons au camping, faire des crêpes, des tartes, nous passons deux heures à cuisiner en se gavant de chips et en buvant des bières, si bien que le moment venu de passer à table on est tous calé avec un bout de tarte. Nous donnons à la proprio, une petite femme d’une soixantaine, des crêpes et elle est toute contente.

La route pour descendre sur Wellington est sympa, mais comme nous sommes sur la côte c’est bien plus civilisé, mais tout est vert et bien entretenu, pour aller au Ferry InterIslander, qui nous mènera sur l’île du Sud. Une traversée de 5h avec un vent froid et fort, avant d’entrée dans la longue baie de Picton, on se croirait dans des Fjords, tous ces reliefs et ces sapins qui viennent jusqu’à l’eau froide et turquoise sur les fonds sableux, c’est super beau, avec ici et là des petites maisons voir des cabanons qui doivent servir de retraite pour la pêche.

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Au débarquement me revienne en mémoire les arrivées en Corse à bord du Corsica Ferry enfants pour les vacances de juillet ou d’aout, sauf que ce coup-ci c’est moi qui conduit, et que je n’ai pas de zodiac accroché derrière. En route pour « Rotoiti Lake », où d’après le guide il y a plusieurs balades à la journée sur les montagnes du coin. Au fur et à mesure le temps se dégrade, et nous arrivons sous une pluie fine et pénétrante extrêmement froide, et nous allons dans un camping qui a un abri en dur avec gazinière et lampe, où tout le camping se réuni. On joue au yam’s, et en pleine partie une nana vient demander de l’aide, parce qu’avec sa copine elles ont laissées les clefs sur le contact histoire de monter la tente avec les phares de la bagnole, sauf que la portière s’est refermée et qu’au bout de deux minutes la sécurité automatique a verrouillée le tout, ce qui nous donne une voiture avec le moteur qui tourne, portes fermées sous la pluie drue à présent, et à force de manipulations elles ouvrent une des fenêtres en faisant levier avec un tournevis, puis y glisse un arceau de tente afin d’appuyer sur la fenêtre électrique qui par miracle finit par s’ouvrir.

Une nuit à trois dans le van, et le lendemain il fait grand beau et il ne reste pas un seul nuage. Au programme, le Mont Robert, une petite boucle de 5h qui surplombe le lac, rando super facile avec une belle vue du lac et des montagnes autour, et au sommet nous rencontrons un couple de français super sympa qui, comme nous, se cherchent un coin pour le pique-nique, que nous passons ensemble.

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Ce soir, on va au free camp et on s’y gèle dès que le soleil disparait, mais le ciel au-dessus de nos têtes est tellement dégagé qu’il semble presque irréel. La nuit est fraiche, ce qui est une bonne occasion pour glander un peu le matin roulé en boule sous le duvet bien chaud, petit dèj au soleil à l’abri du vent, et aujourd’hui personne n’est trop motivé à marcher. Bon, on va au lac voisin, « Rotorua Lake » qui ne propose qu’une seule balade, le long du lac dans la forêt. Ok c’est parti. Le sous-bois est splendide, de la mousse et des lichens pendent des branches entièrement verte et tarabiscotées, l’air sent bon le champignons et la terre humide, le bois et les feuilles en décomposition lente sous le couvert des arbres, et les chants d’oiseau résonnent.

Les oiseaux sont vraiment mignons dans ce coin, tout petit et tout rond avec des jolies couleurs, pas farouche pour un sous puisque plusieurs d’entre eux nous suivent en silence le long du chemin. Comme derrière moi ça papote bien, j’accélère un peu l’allure pour être dans mon coin et pouvoir me perdre dans mes pensées, a tel point que je dois les attendre sur un tronc un moment, avant d’entendre la voix de Maëlle qui m’appelle, pour faire demi-tour. A la bagnole, alors qu’on voudrait juste se poser et boire des bières au soleil peinard, cela se révèle impossible à cause des « Sandflies », ces petites mouches noire ultra vorace qui piquent fort et font des boutons qui démangent pendant des jours voir des semaines. Je plaints les deux loulous, pour ma part grâce aux Caraïbes et à l’Amazonie je suis immunisé contre ces trucs-là, je sens les piqures qui font un peu mal, mais fini les boutons qui grattes, ça ne dure que quelques heures et c’est parti. Je pense que d’avoir chopé le Zika y est aussi pour quelque chose, en tout cas les sales bêtes nous empêche de pouvoir être posé tranquillement, du coup on saute dans la bagnole, direction la côte Ouest pour faire des courses et le plein d’essence. On arrive ainsi à Westport, ma foi il n’y a rien de grandiose ici, et un camping tenu par une allemande aimable comme une porte de prison. Ce soir Maëlle me montre ses photos de vacances à la Réunion chez mon oncle son parrain et nos cousins, ça fait vraiment plaisir de les voir et de savoir qu’ils vont bien, et une photo me fait bien rire, ma sœur en haut d’un volcan avec tous ses pull et en prime la grosse doudoune du parrain, elle ressemble au bonhomme Michelin, et de savoir qu’elle dort avec une grosse couette pliée en deux, alors que dehors il fait 20° me fait encore plus rire. La famille s’est bien moqué d’elle, qui vient de Grenoble et qui est donc sensée être habituée au froid. En tout cas ça fait plaisir d’être allongé tous les deux sous la tente, les moments juste ensemble sont tellement rare, mais bon.

Le lendemain on prend la direction de Christchurch, car les routes sont très peu nombreuse sur l’île du sud, et en route y’aura bien des trucs à faire. Premier arrêt dans des bains thermaux, sauf qu’en extérieur on se fait dévorer par les sandflies qui nous bourdonnent autour de la tronche et piquent dans le cou, et pas bien loin il y a un camping avec une boite de l’honnêteté, tu payes si tu veux ou si tu aimes avoir bonne conscience, ce qui n’est pas notre cas. Un joli petit coin en bord de rivière avec plein d’arbres, et pour la première fois de notre séjour on fait du feu ! Le bois on l’a ramassé en fin d’aprèm en arrivant, ce qui nous permet de passer une bonne soirée à la chaleur des flammes, à jouer au tarot en buvant des bières. Lendemain matin, grasse mat’ et comme personne n’a envie de rien faire, on reste au camping et chacun vaque à ses occupations. Moi je répare mes sandales pour la énième fois en cousant et avec du fil de fer, et ça devrait tenir ce coup-ci, puis un peu d’écriture dans le journal de bord, parce que je n’ai quasiment rien écrit depuis leur arrivée, ramasser du bois pour le feu du soir, et on passera une deuxième soirée au chaud bien tranquille, à jouer au yam’s ce coup là.

En route pour « Hamner Spring », petite ville d’eaux thermales où on se mangera un fish’n chips avant d’aller en promenade dans les sous-bois ensoleillés, ce serait sympa de trouver du boulot dans un petit coin comme ça.

Et puis finalement, on va sur Christchurch, dormir au free camp à 10km au sud, qui est le plus proche de la grande ville. C’est un terrain super grand avec toilettes en dur, évier pour la vaisselle et des robinets un peu partout pour l’eau potable, y’a rien à dire c’est le mieux aménagé qu’on ait vu jusqu’à présent. En se trouvant une place, surprise je reconnais deux Danois avec qui j’ai ramassé les kiwis à Napier, et j’irai les voir un peu. Comme nous sommes plus proche de la mer il fait moins froid, apéro pendant que la bouffe mijote tranquillos sur les réchauds et au dodo.

Vendredi 29 Avril on va en ville pour visiter, en commençant par le jardin botanique qui est en fait immense, des arbres incroyablement gros notamment un eucalyptus dont le tronc de 3m de diamètre est tout torsadé, comme si un géant avait voulu l’essorer et l’avait laissé tel quel, et une roseraie où l’air est empli des effluves parfumées des fleurs et des gazouillis d’insecte qui se régalent du nectar. Dans une grande rose, on entend un bourdonnement joyeux, et un bourdon se régale, il nous fait rire car il nous rappelle le film « Minuscule » avec les fourmis et les coccinelles.

En direction du centre-ville, sur une colonne d’affichage on voit une affiche d’un concert de Iron Maiden, je regarde la date…Friday April 29th…eh ! Mais c’est ce soir ?! On se regarde avec la même idée, on y va ? En demandant aux métalleux qui affichent t-shirt et sweat à l’effigie du groupe, on nous donne le site sur lequel on peut encore acheter des places de concerts, hehehe. Direction la bibliothèque pour la wifi gratuite, et d’une incroyable lenteur qui me fait péter un câble à chaque fois, parce que mon dieu que cet ordinateur me gonfle à ramer de la sorte, d’autant que monsieur a choisi, aujourd’hui, de ne point vouloir capter la wifi, bref. Avec Maëlle on trouve le site et par miracle on arrive à acheter les billets et les imprimer, youhou ce soir on va au concert !!!

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Je m’occupe ensuite de la liseuse Kobo, cette petite merveille que je trimballe depuis deux semaines et dont je ne me sers toujours pas, ayant un ou deux livres papier sous la main. Mise à jour et tout le tralala, je vais pouvoir la remplir de bouquins et avoir de quoi bouquiner pendant les 20 ans à venir. On flâne en ville dans les ruelles du centre qui est déformé suite au séisme qui a ravagé la ville quelques années auparavant, et la cathédrale sur la place centrale est méconnaissable, ça donne mal au cœur de voir ces belles poutres pendre exposées aux intempéries et au vent, et toutes ces belles pierres de taille grise qui gisent encore en tas aux pieds des murs lézardés qui ont résistés.

Le soir arrivant on se dirige vers le Horncastle Arena, où la population est hurlante et tout de noir habillée, deux trois bières pour la forme, une clope et un sandwich et nous voilà dans le file d’entrée, j’ai le cœur qui bat pour les billets, c’est la première fois que je prends un billet électronique et j’espère que ça va marcher, oui, on nous souhaite un bon concert avec un grand sourire, et on entre.

Je sens que la soirée va être bonne !! La salle n’est pas complète et la fosse est grande, on se trouve un coin dégagé assez facilement, à côté d’un vieux d’une soixantaine qui dansera pendant la musique d’attente, le premier groupe qui est un peu décevant, les riffs sont bien mais dès que le chanteur attaque, toute l’énergie retombe et ça devient plat, mais le vieux danse quand même, tout sourire et dans son monde, les gens le regarde en riant, ben ouais c’est vrai qu’il est un peu à l’ouest le papi, n’empêche il a la forme parce qu’il dansera jusqu’à la toute fin de Maiden.

Un entracte où le bar se fait submerger par les buveurs de bière, et le coin fumeur envahir, avant que le Show ne débute. La scène est superbe, genre Machu Picchu, avec des ruines Aztèques et des pyramides, et les musiciens entrent sur scène soulevant la foule qui gueule de bonheur, puis quand Bruce Dickinson, le chanteur arrive en courant et en sautant sur scène, c’est la folie. J’avais déjà vu le groupe avec maman il y a dix ans, à Paris Bercy, et c’était déjà de la bombe, mais là c’est toujours aussi bien. Nous avons droit aux morceaux du nouvel album, que nous ne connaissons pas le moins du monde, et tous les trois ou quatre chansons le groupe joue un de leur tube, The Trooper, Hallowed be thy name, Fear of the Dark et pour finir, le fameux 666 the Number of the beast, avec tout le public qui chante, le pantin géant sur scène et les lumières de fou, bref un concert de malade ! 2h30, franchement honorable pour les anciens du Heavy Metal, et on ressort enchanté avec les oreilles qui sifflent, mais ravis.

Le lendemain, rando sur la péninsule car il parait que c’est très beau, et par chance il y a des dizaines de chemins différents. On trouve une petite piste impraticable avec le van, que nous laissons en bas. La vue est cool, c’est vert et plein de genêts et en haut on arrive à un col, devant vue sur la côté nord de la péninsule, et derrière vue sur le sud. Le chemin part à travers champ, et on triche en passant par-dessus un barbelé pour se retrouver dans un champ avec des vaches.

Nous ferons une autre rando sur la péninsule, en direction du Mt Herbert, et d’entrée de jeu on se trompe et on part tout droit sur la montagne en suivant ce que nous pensons être le chemin et qui se révèle être de simple sentiers de moutons. C’est un peu plus long, mis comme nous voulions faire une boucle, eh bien en redescendant par le bon chemin nous l’auront faite. Du sommet la vue est vraiment cool, on voit Leyttleton, une petite ville coincée entre une chaine de raide collines et la mer bleue qui scintille avec deux petites îles charmantes dans la grande baie qui s’ouvre sous nos pieds.

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Là où nous avons garé le van, il y a de noyers alors on se rempli un petit sac et on se fait l’apéro sur place dans l’herbe, car il ne reste qu’une heure de lumière de jour, alors autant la passer tranquille sous les arbres plutôt qu’à rouler.

Le lendemain, comme c’est Lundi, on retourne en ville, eux pour visiter et moi pour commencer à me chercher du boulot, parce que malheureusement ça ne tombe pas du ciel tout seul. Le soir j’ai quelques pistes, une dernière nuit sur Christchurch avant de reprendre la route direction le lac de Tekapo.

Je suis le seul à aimer prendre la route, car les pauvres sont malades dès qu’ils ne regardent pas la route, très belle soit dit en passant, et en arrivant en vue du lac après un col, on s’exclame tous « OUAH », car l’eau est d’un bleu magnifique, un bleu turquoise, et le lac se trouve là coincé entre des montagnes sans arbres qui jettent leurs flanc dans ses eaux froides, à part quelques sapins qui se sont regroupés dans un coin pour se donner du courage. A l’office du tourisme on prend la carte du coin et on trace au free camp à quelques kilomètres de là, entre le petit lac Mc Gregor et le plus grand Alexandrina. Ces deux étendues d’eaux sont également splendides, car ils sont entourés d’une couronne de peupliers local dont les feuillages en automne se transforme en or et en topaze et qui bruissent en murmurant doucement dans le petite brise. Il règne un calme bienfaiteur après les heures de routes et le ronron assourdissant du moteur, et même s’il fait un peu frais, après un pique-nique vite-fait on se lance dans le tour du lac Mc Gregor, une jolie ballade d’une heure autour de l’eau cristalline immobile, seulement ridée par les canards et les cygnes qui nous suivent à distance de sécurité en nous lançant de temps en temps des coin-coin. Et du haut de la colline qui sépare les deux petits lacs, le spectacle est apaisant. Le soleil ne va pas tarder à se glisser derrière les montagnes brunes et les couleurs de la nature environnante sont jolies. Sa surface étant placide, les montagnes s’y reflètent et les nuages aussi, tout blanc et moutonnant.

Nouvelle-Zélande - Première partie
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On se rentre au van, car c’est l’heure de l’apéro, et alors qu’on ouvre les bières une fois installés, voilà que se pointe une canne qui n’a visiblement pas du tout peur des humains. Chips au vinaigre balsamique, pain de mie à la moutarde ET le dernier St Marcellin, la canne que nous surnommons Nugget a droit à tout et comme c’est une gloutonne, Maëlle s’amuse la première à lui présenter du pain au-dessus de la tête pour la faire sauter comme un chien. Et je dois admettre qu’un canard, ça possède une jolie détente. Pendant le repas, Nugget s’en va nous faire des infidélités auprès des autres voyageurs en van et en bagnole, mais très vite elle revient, parce que nous sommes les seuls à la nourrir si bien. On commence une partie de yam’s qu’on est obligé de terminer à l’intérieur du van parce que le vent s’est levé et que ça caille, Maëlle en est déjà à 6 couches et peut difficilement bouger les bras aussi par solidarité on repli tout (je blague sœurette, t’en avais que 5 ce soir-là).

Allongé sous le duvet en ayant gardé mes habits en prévision de la nuit froide, j’ai un peu peur pour ma tente vu comme le vent la malmène, mais bon, quelques pages de mon bouquin et plouf Morphée me voilà.

La nuit a été bonne, et je suis content d’avoir gardé mes habits et les chaussettes en laine toute neuves, parce que j’ai bien dormi, ni chaud ni froid. Il me faut quand même rassembler mon courage pendant 5min avant d’oser sortir du duvet, mais ma chère vessie m’empêche dans ces moment-là de trop trainer au plumard. Glisser les pieds tout chaud dans les chaussures toutes froides fait partie des petits plaisirs matinaux qui s’attire des gros mots de ma part, et je suis sûr que tout le monde les connait. Mais ça, c’est jusqu’à ce que j’ouvre l’avancée de la tente, pour découvrir un ciel bleu dégagé, signe d’une belle journée pour aller marcher dans le coin. Des soucis, moi ? Pouah, se sont déjà envolés ! J’entends du remue-ménage dans le van, ça doit commencer à s’agiter là-dedans aussi, et j’en connais une qui n’est pas pressée de quitter son duvet, mais le soleil aide un peu la marmotte à sortir. Petit dèj sur une des table en bois avec vue sur le lac, plusieurs voyages sont nécessaire pour amener tout ce qu’il nous faut, et une fois assis, qui voilà qui arrive ? Nugget en se dandinant et en roucoulant des coin-coin de bonheur. Au menu du jour pour la demoiselle, kiwi, pain de mie multi céréales avec du beurre salé ou du beurre de cacahuètes, flocons d’avoines, confitures de mûres, et elle se régale bien.

Notre petit déjeuné terminé et que nous étions les premiers levés, les autres campeurs ont eu le temps d’émerger et de s’installer pour le plus grand bonheur de Nugget, qui se dirige vers eux la tête haute en se dandinant et en lançant des coin-coin fort et appuyés, « Ah ben enfin, j’ai faim ! ». Tu parles d’un canard sauvage.

M’enfin, la journée commence bien, nous décidons d’aller marcher le long de l’autre lac, inconnu au bataillon car seulement accessible à pied. Les collines basses l’entourant nous permettent de le surplomber et de prendre des bonnes photos. Le lac dépassé, on continu à travers la plaine balayée par le vent faisant danser les herbes qui bruissent autour de nos chevilles. Chacun avance perdu dans ses pensées, nous avançons dans une ambiance de guerrier solitaire à cheval allant vers des contrées inconnues où règnent l’aventure et le mystère. Au retour le vent s’est renforcé et nous l’avons dans le nez, nos habits claquent et les lapins s’enfuient à l’approche de nos pas. On trouve un pommier sauvage le long de la berge et ses pommes, petites et rouge, sont vachement bonne, ça changera un peu des kiwis.

L’aprèm on va tous au village de Tekapo, moi pour y imprimer et y déposer des CV, j’avoue que le coin me dit bien pour rester l’hiver. C’est assez vite fait, deux resto semble intéressés et me demande quand je peux commencer, et une fois la corvée « recherche de taf » terminée, on va au bord du lac Tekapo prendre des photos et déambuler sur ses berges caillouteuse. Le lac est immense et on ne voit pas le bout, seulement des montagnes éloignées et d’un bleu/gris si clair qu’elles se confondent avec le ciel. Au free camp le vent souffle super fort, et on place le van de façon à protéger la tente au maximum. Revanche au yam’s et miam miam dans le van parce que dehors ça caille trop. Dodo très tôt, j’ai du mal à lire tant j’ai peur pour la tente, et à force de lire quinze fois les mêmes lignes je fini quand même par m’endormir.

Nouvelle-Zélande - Première partie
Nouvelle-Zélande - Première partie

Le vent a soufflé tous les nuages, et le ciel est d’une clarté incroyablement pure, l’air semble briller et il fait du bien aux poumons. Nugget est là, à croire qu’elle n’attend qu’une seule chose, que nous sortions du sommeil pour lui donner à manger. Elle doit être addict au pain de mie et aux chips, je me demande lesquelles sont ses préférées.

Le soleil entre-temps s’est bien levé et il fait presque chaud, en route direction Twizel qui se trouve juste à côté, et nous arrivons à un lac encore plus grand et encore plus bleu que Lake Tekapo, le Lac Pukaki. Et là il y a des sapins sur la gauche au premier plan, avec la vue sur les montagnes qui entoure les eaux c’est fantastique. On fait une pause au centre touristique construit sur une des parties du barrage qui concentre l’écoulement naturel du lac au même endroit pour alimenter les deux petites villes d’à côté, qui nous permet de faire des photos et de regarder la vue. De là on voit une sorte de piste qui s’avance vers les sapins avec un semblant de chemin qui part dans la forêt, et on tombe d’accord pour y aller marcher un peu. Le chemin est très court et nous mène à une mini crique abritée avec des troncs tombés aux senteurs de résines de pin. L’air sent bon tout autour de nous, la terre et l’écorce chauffée par le soleil, la résine, l’eau du lac, le bois humide. On y reste un peu, puis comme nous n’avons marchés que 5min depuis la bagnole, autant continuer au milieu des arbres en longeant la berge. Là on tombe sur une piste forestière que nous empruntons, et qui nous mène à une plage secrète qui donne vue pile sur le fond du lac et les grandes montagnes de partout autour.

Nouvelle-Zélande - Première partie

Là je n’ai envie que d’une seule chose, pouvoir parler avec ma sœur seul à seule, envie de me livrer à elle et qu’elle se livre aussi en retour, mais une fois de plus ce n’est pas possible. Les larmes me montent aux yeux, et je m’enfonce dans un mutisme dont elle se rend compte mais que je ne briserai jamais devant lui, malgré les questions de Maëlle et l’inquiétude qui perce dans sa voix. La suite de la ballade est étrange, je marche devant en silence, plus rien n’a d’importance, la vue, la beauté du lac et la calme sagesse des lieux, et quand ce genre de moment arrive je pourrai marcher toute la journée. De retour au van, avec Maëlle on fait une petite aquarelle en fumant une clope, et l’angoisse mêlée de haine qui nouait ma gorge se retire grâce à la fumée. On repart en bagnole et juste derrière la colline se trouve le free camp où après avoir ramassé du bois, on fait un beau feu au bord duquel on joue au tarot un moment. Puis les flammes se mourant un peu on en profite pour regarder les étoiles et les constellations. La nuit est douce, et le lendemain on trace directement au milieu d’une véritable purée de pois, on roule à 40 jusqu’à arriver à Twizel, il n’y a rien ni personne, à cause de la densité du brouillard c’est comme s’il tombait une bruine infiniment fine qui tourbillonne en silence autour de nous. Vachement accueillant le bled. A l’office du tourisme on trouve la carte gratuite du coin, et il y a encore un grand lac pas loin avec des randos autour, autant y aller. A la sortie de Twizel je dépose un CV dans un café, et 10min après, au détour d’un virage dans les sapins, on sort du brouillard d’un seul coup. Le soleil brille de tous ses feux, pas un seul nuage un peu comme s’ils s’étaient tous donnés rendez-vous entre ces collines basses, et c’est tant mieux, la ballade, quelle qu’elle soit n’en sera que mémorable. Avant d’aller au lac on traverse un mini bled du nom d’Omarama, où il y a un centre d’information qui ne nous renseigne pas plus que celui de Twizel. Pas grave, et juste en face il y a un café avec un grand parking et pas mal de bagnole dessus, ma foi ça vaut toujours le coup d’y poser un Cv vu que c’est sur le chemin.

J’entre, et vais demander à la nana qui tient la caisse s’ils recherchent du monde en ce moment, et quand elle me répond les yeux grands ouverts avec son accent français bien costaud avec des « euh… », je me permets de la couper pour lui demander, en français, si elle est française. Je reçois un oui soulagé, puis elle m’explique que je dois parler avec le grand en chemise de bucheron, cheveux longs, jean et grosse chaussures de rando, car c’est le fils des patrons et qu’il pourra me renseigner. Je cause avec lui, Jackson, et en effet il y a toujours besoin d’aide ici, mais il me faudrait parler avec une dénommée Trish, car c’est elle qui décide. Pas de problème, je peux repasser en fin de journée après la rando. Je souhaite une bonne journée à la française et m’en vais, tout content parce que voilà enfin une vraie piste prometteuse. Au van, alors que je commence à leur raconter l’entre-vue et que j’enlève ma doudoune qui me servait, non pas à rester au chaud, mais à camoufler l’odeur de sueur que je dégage par manque de souche, une voix m’appelle.

Une petite blonde d’une cinquantaine d’année arrive en trottinant en brandissant mon CV tout sourire. Trish. On discute 5min, je lui explique ce que je faisais en France, et elle me demande quand puis-je commencer à travailler dans son café. Comme les deux cocos ont leur avion le 10 depuis Dunedin, je lui dit que le 11 je peux venir le matin, c’est parfait, si je trouve un autre boulot entre-temps il me suffit de la prévenir, sinon elle part du principe que j’attaque le 11. On se sert la main en se souhaitant une bonne journée, je monte au volant et la porte claquée, j’annonce que ma recherche de travail est terminée, et que si jamais ça ne me plait pas ou que ça ne me convient pas, je pourrai toujours changer en cours de route.

Aaaaahh, quel soulagement, j’ai trouvé du boulot, il fait beau et chaud, le coin est super cool, très sauvage entre les grands lacs et les montagnes, je vais me plaire dans le coin c’est sûr, et en plus il y a un free camp à 3km, du coup je n’aurai rien à payer le temps de mon séjour ici. L’entretien d’embauche aussi m’a plus, sur le parking à l’arrache, c’est vrai que les pays anglo-saxon sont bien plus relaxe par rapport au look et aux bonnes manières.

M’enfin bref, vroum vroum jusqu’au yacht club du lac Benmore où on gare le van au soleil, avant de partir sur la chaine de collines qui part en face et qui nous offrira surement une vue imprenable sur le lac, et c’est exactement le cas au fur et à mesure que l’on grimpe. Son eau aussi est d’un bleu profond et uniforme, avec des canards un peu partout qui flottent et des arbres aux feuilles comme des topazes qui s’agitent doucement en bruissant.

Nouvelle-Zélande - Première partie
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De là où on s’arrête la vue est imprenable sur toute la longueur du lac, et adossés à un groupe de pierre au soleil, on casse la croûte. Maëlle et moi faisons ensuite une aquarelle de la montagne d’en face, résultat qui nous donne une croute chacun toute fadasse sans la moindre profondeur, bref un beau caca. On redescend, et à la bagnole en mettant le contact, le moteur fait un horrible bruit genre marteau-piqueur. J’allume et éteint plusieurs fois avant qu’on s’en aille doucement direction le bled de Otematata, à 7km pour voir s’il y a un garagiste. 700m plus loin dans un bruit de locomotive atteinte de toux chroniques, piouf le moteur s’arrête tout simplement. On pousse le van sur le bas-côté et on attend un peu, mais le moteur ne veut rien savoir. Je fais du stop pour me rendre au bled, où le tenant de la superette à sa collègue dont le mec est mécano. J’ai le fameux super héros au bout du fil, oui il peut venir voir pour 50$, de toute façon, ai-je le choix ? Retour en stop au van, où je fume une clope à Maëlle pour ne pas enrager plus que je ne le fais déjà. Scott arrive enfin avec 30min de retard, il fait nuit maintenant et il se place face au capot pour l’éclairer avec ses feux. 5min à bidouiller et à faire des essais avant de s’allonger sous le moteur d’où sort alors un « Oh yeah i found it ! ». Ah ha super il a trouvé le problème !! Il remonte et d’un air grave m’explique que mon moteur est niqué, serré et qu’il n’y a rien à faire du tout sauf changer de moteur et il faudrait que ce soit exactement le même (tu m’étonnes, sinon c’est pas drôle) avec en plus la main d’œuvre. Le résultat tombe très vite, c’est sans espoir et il n’y a rien à faire. Comme le road trip est dorénavant foutu en l’air, il nous propose de nous remorquer 50km jusqu’à la mini ville où il habite, ce qui nous fera déjà ça de moins à faire en stop demain.

Le remorquage est mémorable, de nuit et je trouve qu’il conduit vite son super pick-up, avec les camions qui nous arrivent à fond dans le cul, moi qui n’ai même plus la batterie qui fonctionne c’est chocotte chocotte. Au bout d’un trajet qui me semble interminable, on arrive enfin à Kurrow, où il nous remorque sur les graviers en face de son garage, en nous disant qu’il connait bien le flic du bled et qu’il va lui expliquer pourquoi nous sommes là ce soir, histoire qu’on se retape pas une prune à 200$.

La soirée est bizarre, avec les deux qui tentent de me remonter le moral et moi qui essai franchement de m’y mettre, alors que la seule chose dont j’ai envie c’est d’être seul, d’écouter Cradle of Filth et de chialer tout mon saoul en me maudissant. Jouer que ce soit au yam’s ou au tarot, non merci, discuter non plus, ça caille grave du coup on est tous dans le van pour un repas dont le contenu de l’assiette à pour moi un goût de cendre et de poussière sans le moindre intérêt.

Extrait journal de bord :

Samedi 7 Mai – musique : Peste Noire « La sanie des siècles »

Une nuit de merde, pas de place, pas sommeil, lumière du lampadaire dans la gueule, trou sous les fesses et bout de bois dans les côtes, trop chaud, du coup ouverture du duvet, trop froid, fermeture du duvet, remue remue mal partout, trop chaud ouverture du duvet, etc…

Le matin arrive comme une délivrance, après un petit déj vite fait, ils refont leurs sacs et moi prend quelques affaire pour la journée, et on quitte le van pour se placer au bord de la route le pouce en l’air, où par chance après seulement 15min une bagnole s’arrête et nous embarque tous les trois pour Oamaru. Je monte devant, et commence à discuter avec ce jeune du nord de l’île du nord très sympa mais qui marmonne à 200 à l’heure, ce qui le rend passablement difficile à comprendre. C’est con, dans d’autre circonstance on aurait bien pu causer, mais là arrivés à la moitié de la route, il m’est impossible de me forcer à parler plus longtemps, et la voiture tombe dans un silence gênant pour tout le monde mais que personne n’a le courage de briser, et puis pour dire quoi de toute façon, que les vaches sont belles et l’herbe verte ? Il nous dépose devant l’office du tourisme, où Maëlle et greg s’achètent un billet de bus pour le lendemain, et ils vont ensuite se réserver une chambre en BackPack pour la nuit. Je devais donner toute les photos à Maëlle, mais comme un gland j’ai oublié le câble de mon appareil au van, du coup tant pis ce sera pour plus tard. L’attraction de la ville, c’est les petits pingouins aussi on y va, l’air marin et le bruit de ressac fait toujours du bien, c’est reposant et les soucis s’en vont un peu prendre le large. Les pingouins ne sortent en fait que le soir, et à partir de ce moment l’accès à la digue est fermé, puisque pour voir les petites créatures sortir de l’eau en se dandinant pour chier un coup avant de rentrer dans leurs terriers il faut débourser 28$, et 40$ pour le gradin premium. Eh bien cela résume parfaitement la mentalité du pays par rapport au tourisme, extorquer un max. En tout cas il fait beau et chaud, et faute de pingouins à regarder, il y a plein de phoques et d’otaries qui se prélassent sur la plage. On en regarde surtout un, qui se trouve avachi comme un gros sac sur les rochers juste sous nos pieds et nous regarde d’un air malheureux dès qu’une vague lui éclabousse les nageoires arrières, jusqu’à l’obliger à se déplacer après 5min à fixer l’eau froide d’un air mauvais, de bailler et de trouver une faible motivation enfouie très profondément sous une couche de graisse et de flémingite aigüe. A le voir on pourrait parler à sa place, et c’est ce que l’on fait, et le sourire me revient pour de vrai. Il a des mimiques et des mouvements de moustaches qu’on interprète comme on le ferait d’un humain, surtout les respirations/soupirs. Le phoque s’est dandiné jusqu’à un gros tas d’algues moelleuse à l’abri d’un énorme rocher qui brise les vagues et qu’il regarde avec une satisfaite approbation où, après s’être tortillé plusieurs fois pour trouver la bonne position des prochaines heures à venir et quelques profondes respirations de la technique ancestrale de la sieste animale, notre ami inspire profondément et expire lentement, et là, décide de ne plus bouger d’un iota. On le regarde fermer les yeux doucement en respirant paisiblement, et puis comme il ne va pas bouger avant un moment, on continue la promenade le long de la digue où plein de ses comparses font de même. Quelques marginaux nagent à l’heure de la sieste, ce qui a l’air mal vu de tous les autres et l’un d’eux semble s’entrainer assidument à sa compétition de nage synchronisée, car il fait des aller-retour vitesse escargot essoufflé dans la baie, un coup la nageoire gauche en l’air, un coup la droite, quelques mouvements lents les nageoires sous l’eau et hop les deux ensemble, un petit demi-tour et on recommence. Celui-là aussi nous fait bien marrer, ce qui ne l’empêche pas d’aller et venir parmi les algues et les mouettes qui flottent. Il y a également des petits, certains gros, d’autres maigre, et tout ce petit monde roupille peinard sur les caillasses brune de merde de la digue bercé par le grondement des vagues et les cris des mouettes. On retourne doucement sur nos pas en se demandant où en est l’autre faignant, et par chance la mer est en train de monter, le spectacle s’annonce bien. On sort les sandwichs et on regarde ce gros phoques pioncer jusqu’à ce qu’une vague un peu forte parvienne à lui mouiller les nageoires arrières et lui asperger les fesses. Respiration profonde et remue remue des nageoires et des fesses pour retrouver une bonne position. Gros soupir. Aucun mouvement. On commence à sourire et à le regarder avec attention, à observer les vagues pour savoir laquelle sera la prochaine à le toucher, et 5min plus tard une vague exactement pareil lui asperge les fesses et les nageoires arrières. Soupir profond, puis il se redresse et regarde la mer avec un air tête dans le cul, car les moustaches dans tous les sens. Secoue secoue les nageoires, il se rallonge et se tortille un peu avant de retomber dans une immobilité de reptile. Et coup sur coup chplaf chplaf chplaf, trois vagues qui lui détrempe les fesses. Respiration profonde, ou d’indignation, il se tortille de façon à s’écarter de la mer, tout en restant sur le matelas d’algues, de 10cm où il regarde la mer, puis nous d’un regard qui apitoierai un chien battu, baille un coup et nous montre ses grandes quenottes, avant de se recoucher…la nageoire avant gauche pendante. Une vague et voilà la nageoire dégoulinante, du coup hop là il se tortille pour se la coincer sous le bide et remue un peu pour continuer sa sieste. L’eau continue de monter, et désormais il se fait asperger souvent, mais il ne semble plus avoir la moindre envie de bouger son cul, aussi se contente-t-il de soupirer d’un air malheureux sans bouger une moustache. Un phoque plus mince vient le chercher et semble l’inviter à venir nager ou jouer, mais cela ne fonctionne pas. Serait-ce madame venant le chercher ? Quelques grosses vagues auront raison de lui, car il se redresse et fixe la mer, le regard vague et vide où se lie un « Fait chier, c’est déjà la fin, v ‘là l’autre qui vient m’chercher pour nourrir les gosses, putain mais y’a pas moyen d’être peinard une aprèm dans s’trou ? ». On rigole carrément en le regardant ce pauvre bougre devant ses obligations matrimoniales et familiale, mais quand Madame revient le chercher en sortant la tête de l’eau il nous regarde les yeux las, baille un coup et secoue sa graisse, avant d’aller à l’eau maladroitement.

Nous passerons deux heures à le regarder en se marrant, mieux que le cinéma, les phoques d’Oamaru ! On va se poser au soleil d’un petit parc côtier, et mon heure arrive, car je ne veux pas faire de stop la nuit. La séparation avec Maëlle est douloureuse, c’est elle qui verse des larmes en première, et quand je me retourne pour y aller, c’est moi qui fond en larme, quand la revérai-je ? Les gens qui me croisent me regarde bizarrement, aucune envie de refouler le chagrin, je préfère que ça sorte maintenant qu’il fait jour et qu’il fait beau, plutôt que plus tard de nuit sous la pluie tout seul dans mon van niqué.

Le chagrin passé, je tends le pouce avec mon panneau, et un grand gars du Colorado m’embarque et me dit qu’il ne peut me poser qu’à la « Junction 88 », et c’est pile là où je vais. Puis c’est un jeune d’Afrique du Sud qui m’embarque pour Kurrow, on parle un peu, jusqu’à ce qu’on croise un autre gars en train de faire du stop, et qu’il embarque. Le nouveau est un Kiwi du cru, qui marmonne à 200km/h avec les expressions paysannes, enfin bref je ne capte quasiment rien, mais chemin faisant ils arrivent sur le sujet de la chasse, terrain commun, et là ils se lancent dans une grande discussion qui ma comble, puisqu’au moins je peux regarder par la fenêtre la nature défiler perdu dans mes pensées, avec quelques larmichettes toute discrète qui coule encore délicatement sur mes joues mal rasées, s’arrêtent de-ci de-là avant de tomber en un discret ploc sur le pantalon. Nous arrivons vite à Kurrow, il fait presque nuit, c’est samedi soir, il me reste 130$ (80 euros), il tombe une bruine toute fine dans les rues désertes formant des halos orange dans les rares lampadaires, et mes pas qui résonnent contre les murs gris me semblent presque irréel. Absolument aucun appétit ni soif, pas envie de réfléchir et envie de ne rien faire, je me regarde donc un film jusqu’à ce que la batterie tombe en rade, j’allume alors la liseuse pour la première fois et attaque mon premier bouquin, « Eric » de Terry PRATCHETT, que je lis au deux tiers avant d’avoir enfin envie de dormir rouler en boule bien au chaud dans le duvet. Dimanche matin, pas de sensation de poids sur le cœur, j’ai bien fait de tout évacuer la veille. J’ai envie de pisser, mais comme il pleut je ne sors pas, et puis en ne bougeant pas et en bouquinant je peux gratter du temps jusqu’à ce que ça s’arrête. Il y a des toilettes publiques, et ensuite je vais me boire une théière de thé noir amer et pas bon dans un café avec une prise électrique pour recharger l’ordinateur et le mp3, et je commence à y rattraper mon retard dans le journal de bord, environ trois semaines de retard…C’est décourageant d’entrée de jeu, mais il le faut bien, c’est bien le seul truc que je m’oblige à faire avec rigidité, continuer à tout, ou presque, raconter dans le journal. Aprèm dans le van à bouquiner, et le soir venu un autre film.

Il faut aussi savoir que durant toute la soirée d’hier et la journée d’aujourd’hui j’ai flippé à chaque fois qu’une bagnole passée ou que des piétons marchaient sur les graviers autour du van, car ici on dénonce facilement, et que je n’ai pas de quoi payer une amende.

Lundi arrive comme une libération, Scott ouvre son garage à 10h, et je vais lui dire le fruit de mes réflexions, à savoir que le van est foutu, c’est un fait, et que comme j’ai toujours le boulot à Omarama, j’aimerai qu’il m’y conduise en mettant mon van sur sa remorque, il me dit 50$ et il n’y a aucun problèmes pour cela. Ce lundi est interminable, je me faits chier ferme et j’ai mal partout à force d’être allongé à ne rien faire d’autre que lire, dormir et écouter de la musique, puisque je n’ai envie de rien faire du tout, de toute façon.

Le soir on monte le van sur la remorque et en route pour Omarama où il me dépose au FreeCamp, dans le fond car c’est plus tranquille et il y a moins de monde. On fume un joint de mon herbe, et il reprend la route.

Bon, on est Lundi 9, bilan des opérations :

J’ai plus une thune, le moteur est mortibus, il pleut, c’est la nuit et ça caille, mais tout va bien, car demain je vais aller au café, quand bien même je n’y bosse que quelques jours, ce sera parfait pour avoir un peu de cash et appréhender la suite. Pour fêter tout ça je me bois une bières assis derrière le volant, les yeux fermés à écouter la pluie sur la tôle, ma foi, au moins je suis au sec et j’ai plein de bouffe, ce qu’il me manque, c’est l’appétit et de la motivation, m’enfin, ça viendra surement demain soir en rentrant du boulot.

Le lendemain debout tôt, aucune idée du temps que ça va me pendre en marchant, et à 8h presque pétante j’y arrive. La patronne n’a pas reçu mon message lui disant que j’étais intéressé, mais je suis attendu et c’est tout ce qui compte.

Pour faire bref côté boulot, je fais la plonge, vérifie les toilettes toutes les 30min et range tout le merdier des collègues (cartons en tas dehors sous la pluie froide, livraison de bouffe quotidienne, etc…) ainsi que tout un autre tas de tâche débile et inutile mais qui semble tenir très à cœur de la patronne qui se révèle très très vite une vraie sal… peau de vache, tyrannique et autoritaire, en gros c’est elle la boss, y’a qu’elle qui a raison et qui peut parler en cuisine, elle rend fou tout le monde et terrorise ses employées Philippins ainsi que deux sœurs indienne super jolie, Aziza et Afreen, cette dernière étant la fille avec les plus longs cheveux que j’ai jamais rencontré.

Quatre semaines et demi dans un cadre déplaisant et dans une mauvaise atmosphère, mais heureusement dans le même bain que moi, il y a Céline, la française de Haute-Savoie, avec qui on discute beaucoup en français les deux premières semaines, avant de se faire engueuler comme quoi on parle trop dans notre langue, ce qui va jusqu’à nous interdire de parler français car madame de comprenant pas un mot, on pourrait dire du mal d’elle. En tout cas pour un café perdu au milieu de nulle part dans ce bled paumé en bord de nationale, il y a beaucoup d’employés, ce qui m’étonne juste la première matinée, jusqu’à l’arrivée du premier bus Japonais. 50 personnes d’un coup et il faut que tout soit parfait et rapide, du coup on est tous sur le qui-vive pour installer la salle.

En effet, le biseness, c’est le « Ship Sheering Show », ou tonte de moutons en live par le mari de la matrone, James. Les Japonais arrive, on leur met un film qui explique les races de moutons et l’histoire de la laine, des agneaux etc…, et une fois le film fini James fait monter deux moutons sur la scène et commence à les tondre, vu que c’était son métier avant de bosser dans le café. Pour cela, il y a Satoko, une jeune Japonaise qui travaille dans la partie magasin de souvenirs et surtout en tant que traductrice et coordinatrice pour les bus de Japonais qui viennent, et c’est marrant de la voir à l’œuvre, elle qui est toute petite et super fine, parler fort dans sa langue aux sonorités autoritaire. Et une fois que les deux moutons sont tondus, les touristes donnent le biberon à deux ou trois agneaux parfaitement habitué aux humains, avant d’aller assister dehors à une petite démonstration de chien de berger. Ensuite, c’est mon moment préféré, quand on me ramène en vrac toutes les assiettes, les plats, les verres, les tasses à café et soucoupes, et que j’ai de la plonge de partout avec l’autre harpie qui a besoin de ceci ou cela IMMEDIATELY, que sinon ce qu’elle est en train de faire va foirer, en même temps pour faire de la purée ou des frites, je ne vois pas vraiment l’intérêt de respecter un timing impeccable, mais bon, j’ai besoin de garder ce taf au moins un mois, alors Ben tu fermes ton clapet.

Voilà tout ce qu’il y a à dire pour le boulot. Ce qui est vraiment bien, c’est là où je dors. Le premier soir en rentrant du boulot, après mes 30min de marches le long de la nationale en portant un bidon de vinaigre vide de 20l, je décide de pousser le van, un peu, pour qu’il soit bien à plat, et puis bon, il est temps de m’installer correctement.

Déjà, aller remplir mon nouveau bidon à la rivière, et ce sera ma réserve d’eau potable et pour la cuisine, à peine à 100m du van. Puis ramasser des grosses pierres pour le feu, et ensuite du bois.

Et pour faire bref, je passerai un mois à dormir dans mon van, à faire du feu matin et soir pour les repas et pour me tenir chaud sous les étoiles nocturnes, parce que l’hiver est arrivé, j’ai du givre tous les matins à l’intérieur des vitres et sur l’herbe qui en scintille, et le niveau de neige sur les montagnes descend au fur et à mesure. Un mois peinard à manger des restes du boulot ou à me faire la cuisine sur les flammes et les braises, à bouquiner au bord des flammes et à rattraper tout le retard de mon journal de bord.

Mes seules visites seront celles de Silvester, un jeune Allemand qui passera deux nuits dans sa bagnole garée à côté de moi, et ce sera deux soirées à parler en buvant et en fumant au bord du feu, un gars super cool, et les rares visites de Céline et Joan, son homme, qui vienne boire des bières ou m’embarquer dans leur van pour une rando, quand nos jours de congés sont ensemble.

Nouvelle-Zélande - Première partie
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Nouvelle-Zélande - Première partie

Mes meilleurs moments sont les soirées, dans le silence de la nuit sous un ciel limpide dans lequel resplendissent des milliers d’étoiles avec la chaleur des flammes qui crépitent et me gardent au chaud, parce que même à 1m du feu j’ai des couches et il fait froid.

Je me fabrique une plate-forme pour y entreposer mon bois en hauteur loin de l’humidité du sol mais surtout pour que ça sèche plus vite quand il pleut, et très vite j’utilise le siège passager du van pour garder mon bois au sec, vu que je ne pourrai plus rouler avec autant s’en servir, et très vite les sièges avants se transformeront en dépotoir cagibi. Mon quotidien c’est d’aller chercher du bois quand il ne pleut pas et vite le couper pour le mettre dans la bagnole, aller remplir le bidon d’eau quand il est vide, et me motiver pour manger quelque chose quand, le soir, je préfère regarder les étoiles en buvant de la tisane ou une bière. Je rencontre également Hat, le gars qui s’occupe de la déchetterie, du tri et du recyclage, un gars super cool qui vit dans un vieux bus aménagé de l’autre côté de la route et qui me prête un vélo, en me disant qu’il va me servir pour vadrouiller dans les alentours, avec comme consigne que quand je pars je le lui rends, vu qu’il n’est pas à lui mais en vente à son lieu de travail, et qu’il s’en fout. Et cet homme m’amènera part trois reprise des grosses bûches dans sa mini remorque, parce que le bois que je trouve, ce ne sont que des branches mortes ou sur le sol, ou bien que je coupe à la machette. C’est du bon bois bien sec, mais pas épais et qui brûle vite, surtout là où je squatte, car il y a toujours une petite brise.

Et les grosses bûches, c’est sous le van que je les garde au sec.

Mes vadrouilles seront d’aller avec le vélo voir les « Clay Cliff », falaises d’argile, très mignonne et les canyons super sympa, avec un retour mémorable sous une pluie fine et un vent assez fort, à gueuler et pester contre moi-même d’être sorti, une fois de plus, sans prendre garde au ciel.

Eyt quand l'hiver s'installe, il fait bon d'être au coin du feu, et le soleil matinal fait grandement plaisir.

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Une autre fois, je vais direction la petite chaîne de colline qu’il y a en direction du lac Benmore. Mon premier jour de congé, je m’en souviens bien puisqu’il a plu pendant 48h et que je suis resté dans le van à bouquiner, pioncer et me faire chier. Et un autre, avec Céline et Joan on a un jour de congé ensemble et on fait une petite rando, pour aller voir la neige et du haut de la grande colline, la vue est géniale sur les montagnes d’en face couverte de blanc.

Ah oui, avant que je n’oublie, durant ma première semaine à Omarama au free campsite, il y pleut fort pendant trois jours, ce qui a pour effet à retardement, de faire monter le niveau de l’eau et d’accélérer encore plus le courant. Et ce faisant, un beau matin un bras de rivière s’est crée juste à côté du van, à 10m seulement, et pour l’instant l’eau est boueuse. Ma foi, ceci ne m’empêche pas de ramasser des brindilles et du petit bois pour le petit dèj, quand tout à coup, chplaf chplaf chplaf, des bruits d’éclaboussures dans l’eau. Je me dit que ça doit être un canard qui doit être coincé, aussi je regarde, et là que vois-je ? Un dos noir et luisant, oulala ça sent le saumon sauvage à plein nez tout çà !!! Je laisse le bois en tas, il ne compte plus du tout, et je m’avance doucement parmi les buissons, de la rivière et de l’endroit où se trouve le poisson. Par chance c’est un trou d’eau fermé en amont par une incroyable cataracte de 10cm, et en aval par une branche morte totalement engloutie. Le poisson est là, nageant dans le faible courant, j’enlève vite mes pompes et AH mouah yaya que l’eau est froide, me mord les pieds en 2s47. Pas grave, putain c’est un monstre le bestiau, il ne bouge pas et je me décide à le sortir de l’eau à l’indienne, à la main, mais à peine je le touche que bouf, un coup de queue et il disparait sous la touffe d’herbe jaune. T’inquiètes pas mon pote. Déjà je rajoute des branches pour faire un barrage, pas envie que le poisson ne s’échappe, et c’est alors armé de deux branchettes que la partie de cache-cache commence. Le pauvre poisson est épuisé, je vois ses branchies qui battent vite en quête d’air et ses magnifiques flancs dorés avec des taches brunes se gonfler. Il est coincé contre mon barrage, et je le regarde quelques secondes durant lesquelles le doute de tuer une si belle créature me prends, mais l’estomac prend le dessus, je glisse doucement les branchettes sous son abdomen et le projette hors de l’eau sur l’herbe couverte de givre, où il s’ébat et rebondit, avant que je ne l’immobilise d’un grand coup sur la tête, où dès lors il ouvre et ferme la bouche avant de mourir pour de bon. J’irai au boulot avec mon poisson, ce qui fera rire James le patron, qui en connaisseur me dit que c’est une très belle truite brune et non un saumon. J’en mangerai une partie le midi même, et le reste avec Silvester, Céline et Joan au bord du feu, filets grillés à la poêle avec ognon déglacés au vin rouge et riz blanc, et c’est une superbe soirée, tous assis autour du feu à discuter en buvant des bières, la meilleure soirée que je passerai à Omarama, et de très loin.

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L’avantage de ce boulot, aussi, c’est qu’il y a une machine à laver ET une douche chaude que je peux utiliser quand je veux !!! Ah haha, ça c’est la classe, et ça fait un bien fou, parce que j’ai essayé la douche au camping avec l’eau de la rivière, mais elle est trop froide, le shampoing j’ai l’impression qu’on me tabasse le crâne et ensuite c’est migraine pendant deux heures, alors c’est terminé, et puis c’est plus pratique pour les habits, parce que ma technique pour les chaussettes et les caleçons c’est dans l’eau qui a chauffée dans le wok sur les flammes et qui ensuite trempent un bon moment, avant que je ne rince le tout sur l’herbe avec l’eau glaciale.

Au bout d’un mois le boulot me gonfle, et puis les deux indiennes vont partir en vacances, le coupe de Japonais aussi, et Céline et Joan s’en vont, alors comme je n’ai pas envie de rester avec les Philippins qui sont hypocrites et lèches cul, je jette un coup d’œil sur internet pour un nouveau van. J’ai maintenant 2100$, et en farfouillant un peu je tombe sur un bon van tout équipé, mais sans prix. J’envoie un message, et la nana me dit qu’elle en demande au moins 2500$, ce à quoi je lui répond que moi j’ai un budget max de 1800$, mais que si elle est d’accord je le lui achète dès que possible, et ce sera ma chance, car cette demoiselle prend son avion trois jours plus tard pour l’Australie et veut à tout prix le vendre.

J’en parle à Trish, la patronne, en lui disant que je serai sûrement absent deux ou trois jours, et elle me dit de prendre mon temps et que si je trouve un autre boulot, que j’y reste. Bon ben au moins c’est dit, pas de problème. J’en parle avec Céline et Joan, qui avance leur départ de deux jours et m’accompagnent pou Oamaru. Je repasse vite fait à mon van prendre mon sac et toutes les choses de valeurs ainsi que quelques fringues et bricoles, et le duvet ! A Oamaru je rencontre Joséphine, une mignonne allemande qui parle français car son père l’est, et y’a pas à dire, l’accent allemand est vachement plus sexy que l’italien ou l’espagnol. Je regarde le van, sièges avant confortable, niveau d’huile impeccable, énorme matelas super confort, merdier en tout genre dont notamment une pleine caisse de matos de pêche, des coussins et une couette, mais le plus de ce van, c’est les deux vitres panoramique !!! Une juste au-dessus de la couchette et une au-dessus des sièges avant !! Direction la banque où je lui fais le transfert, tout le monde est content.

Voilà, ensuite c’est direction les Moeraki, Céline et Joan dans leur van et moi dans le mien, qui d’entrée de jeu se révèle fantastique. Bon moteur, silencieux, bonne sono, facile à conduire, bref un bonheur. La plage est belle, les Moeraki sont en fait d'énormes boules de pierres, et on va ensuite au petit phare pour y voir des pinguins et des phoques, dont les vbébés sont trop mignon.

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B
J'aime beaucoup les sphères de Moreaki!<br /> Annie+Auré,Mo,Tatie+Dom(qui te suivent),Guite+Pierre,Marie-Christine(Macchupiccu) me chargent de t'embrasser "à l'occasion",voilà qui est fait.<br /> J'espère que ton van marche bien et que tu continues à voir des belles choses.Je t'embrasse.
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